L’économiste Adolphe Blanqui a publié une terrible enquête sur les classes ouvrières en 1848. Victor Hugo, accompagné de spécialistes, médecins et autorités, se rend en février 1851 à Lille, afin de constater sur place les conditions de logement des ouvriers de l’industrie textile, décrites par Blanqui dans son rapport. Le spectacle est terrible : chaque famille vit et travaille à domicile dans des conditions épouvantables, entassée dans des caves insalubres.
À son retour, Hugo écrit pour l’Assemblée un discours afin de rendre compte de son voyage : "les premiers faits venus, ceux que le hasard nous a donnés dans une visite qui n’a duré que quelques heures. Ces faits ont au plus haut degré tout le caractère d’une moyenne. Ils sont horribles". Ce discours n'a jamais été prononcé, mais Hugo l’utilisera plus tard pour un poème de Châtiments, "Joyeuse vie".